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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/134

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

en venir ?… il n’y avait personne dans le bout de cour.

— Si, m’sieur !… « Il n’y avait personne dans le bout de cour, ni au-dessous mais il y avait quelqu’un au-dessus, quelqu’un penché à sa fenêtre, sur le bout de cour…

— Frédéric Larsan ! s’écria le président.

— Frédéric Larsan ! » répondit d’une voix éclatante Rouletabille.

Et, se retournant vers le public qui faisait entendre déjà des protestations, il lui lança ces mots avec une force dont je ne le croyais pas capable :

« Frédéric Larsan, l’assassin ! »


Une clameur où s’exprimaient l’ahurissement, la consternation, l’indignation, l’incrédulité, et, chez certains, l’enthousiasme pour le petit bonhomme assez audacieux pour oser une pareille accusation, remplit la salle. Le président n’essaya même pas de la calmer ; quand elle fut tombée d’elle-même, sous les chuts ! énergiques de ceux qui voulaient tout de suite en savoir davantage, on entendit distinctement Robert Darzac, qui disait :

« C’est impossible ! Il est fou !… »

Le président insista :

« Vous osez, monsieur, accuser Frédéric Larsan ! Voyez l’effet d’une pareille accusation… M. Robert Darzac lui-même vous traite de fou !… Si vous ne l’êtes pas, vous devez avoir des preuves…