— Des preuves, m’sieur ! Vous voulez des preuves ! Ah ! je vais vous en donner une, de preuve… fit la voix aiguë de Rouletabille… Qu’on fasse venir Frédéric Larsan ! … »
Le président :
« Huissier, appelez Frédéric Larsan ! »
L’huissier courut à la petite porte, l’ouvrit, disparut… La petite porte était restée ouverte… Tous les yeux étaient sur cette petite porte. L’huissier réapparut. Il s’avança au milieu du prétoire et dit :
« Monsieur le président, Frédéric Larsan n’est pas là. Il est parti vers quatre heures et on ne l’a plus revu. »
Rouletabille clama, triomphant :
« Ma preuve, la voilà ! »
— Expliquez-vous… Quelle preuve ? demanda le président.
— Ma preuve irréfutable, fit le jeune reporter, ne voyez-vous pas que c’est la fuite de Larsan ? Je vous jure qu’il ne reviendra pas, allez !… Vous ne reverrez plus Frédéric Larsan… »
Rumeurs au fond de la salle.
« Si vous ne vous moquez pas de la justice, pourquoi, monsieur, n’avez-vous pas profité de ce que Larsan était avec vous, à cette barre, pour l’accuser en face ? Au moins, il aurait pu vous répondre !…
— Quelle réponse eût été plus complète que celle-ci, monsieur le président ?… « Il ne me