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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/141

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OÙ ROULETABILLE APPARAÎT…

ville qui s’adapte parfaitement dans un trou que l’on trouve encore dans le « corbeau » de droite qui soutient la terrasse en encorbellement. Larsan, qui prévoyait tout et qui songeait à tous les moyens de fuite autour de sa chambre — chose nécessaire quand on joue son jeu — avait enfoncé préalablement cette cheville dans ce « corbeau ». Un pied sur la borne qui est au coin du château, un autre pied sur la cheville, une main à la corniche de la porte du garde, l’autre main à la terrasse, et Frédéric Larsan disparaît dans les airs… d’autant mieux qu’il est fort ingambe et que, ce soir-là, il n’était nullement endormi par un narcotique, comme il avait voulu nous le faire croire. Nous avions dîné avec lui, monsieur le président, et, au dessert, il nous joua le coup du monsieur qui tombe de sommeil, car il avait besoin d’être, lui aussi, endormi, pour que, le lendemain, on ne s’étonnât point que moi, Rouletabille, j’aie été victime d’un narcotique en dînant avec Larsan. Du moment que nous avions subi le même sort, les soupçons ne l’atteignaient point et s’égaraient ailleurs. Car moi, monsieur le président, moi, j’ai bel et bien été endormi, et par Larsan lui-même, et comment !… Si je n’avais pas été dans ce triste état, jamais Larsan ne se serait introduit dans la chambre de Mlle Stangerson ce soir-là, et le malheur ne serait pas arrivé !… »

On entendit un gémissement. C’était M. Darzac qui n’avait pu retenir sa douloureuse plainte…