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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/162

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

rouge de rien du tout ! mais fort important ! car il m’apprenait, ce carré de sang, qu’en se levant, affolée, de son lit, Mlle Stangerson était tombée de tout son haut et fort brutalement sur ce coin de marbre qui l’avait blessée à la tempe, et qui avait retenu ce cheveu, ce cheveu que Mlle Stangerson devait avoir sur le front, bien qu’elle ne portât pas la coiffure en bandeaux ! Les médecins avaient déclaré que Mlle Stangerson avait été assommée avec un objet contondant et, comme l’os de mouton était là, le juge d’instruction avait immédiatement accusé l’os de mouton, « mais le coin d’une table de nuit en marbre est aussi un objet contondant auquel ni les médecins ni le juge d’instruction n’avaient songé, et que je n’eusse peut-être point découvert moi-même si le bon bout de ma raison ne me l’avait fait pressentir. »

La salle faillit partir, une fois de plus, en applaudissements ; mais comme Rouletabille reprenait tout de suite sa déposition, le silence se rétablit sur-le-champ.

« Il me restait à savoir, en dehors du nom de l’assassin que je ne devais connaître que quelques jours plus tard, à quel moment avait eu lieu la première phase du drame. L’interrogatoire de Mlle Stangerson, bien qu’arrangé pour tromper le juge d’instruction, et celui de M. Stangerson, devaient me le révéler. Mlle Stangerson a donné exactement l’emploi de son temps, ce jour-là. Nous avons établi que l’assassin s’est introduit entre cinq et six