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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/178

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

avait déterminé une assez abondante hémorragie.

« Si nous avions été plus perspicaces, au moment du mensonge de Larsan, et plus… dangereux… il est certain que celui-ci eût sorti, pour détourner les soupçons, l’histoire que nous avions imaginée pour lui, l’histoire de la découverte de la canne autour de Darzac ; mais les événements se sont précipités et nous n’avons plus pensé à la canne ! Tout de même, nous l’avons fort ennuyé, Larsan-Ballmeyer, sans que nous nous en doutions !

— Mais, interrompis-je, s’il n’avait aucune intention, en achetant la canne, contre Darzac, pourquoi avait-il alors la silhouette Darzac ? Le pardessus mastic ? Le melon ? etc…

— Parce qu’il arrivait du crime et qu’aussitôt le crime commis, il avait repris le déguisement Darzac qui l’a toujours accompagné dans son œuvre criminelle dans l’intention que vous savez !

« Mais déjà, vous pensez bien, « sa main blessée l’ennuyait » et il eut, en passant avenue de l’Opéra, l’idée d’acheter une canne, idée qu’il réalisa sur-le-champ !… Il était huit heures ! Un homme, avec la silhouette Darzac, qui achète une canne que je trouve dans les mains de Larsan !… Et moi, moi qui avais deviné que le « drame avait déjà eu lieu » à cette heure-là, « qu’il venait d’avoir lieu », qui étais à peu près persuadé de l’innocence de Darzac je ne soupçonne pas Larsan !… Il y a des moments…