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LA GALERIE INEXPLICABLE

firmerais-je ? je m’avance contre la porte et je frappe un coup brusque.

Certains penseront que ce retour à la porte du garde est bien tardif… et que notre premier devoir à tous, après avoir constaté que l’assassin nous avait échappé dans la galerie, était de le rechercher partout ailleurs, autour du château, dans le parc… partout.

Si l’on nous fait une telle objection, nous n’avons pour y répondre que ceci : c’est que l’assassin était disparu de telle sorte de la galerie « que nous avons réellement pensé qu’il n’était plus nulle part » ! Il nous avait échappé quand nous avions tous la main dessus, quand nous le touchions presque… nous n’avions plus aucun ressort pour nous imaginer que nous pourrions maintenant le découvrir dans le mystère de la nuit et du parc. Enfin, je vous ai dit de quel coup cette disparition m’avait choqué le crâne !

… Aussitôt que j’eus frappé, la porte s’ouvrit ; le garde nous demanda d’une voix calme ce que nous voulions. Il était en chemise « et il allait se mettre au lit » ; le lit n’était pas encore défait…

Nous entrâmes ; je m’étonnai.

« Tiens ! vous n’êtes pas encore couché ?…

– Non ! répondit-il d’une voix rude. J’ai été faire une tournée dans le parc et dans les bois… J’en reviens… Maintenant, j’ai sommeil… bonsoir !…