Aller au contenu

Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
ROULETABILLE M’OFFRE…

du matin même, me faisant souvenir que M. Arthur-W. Rance était cet Américain de Philadelphie avec qui il avait si copieusement trinqué à la réception de l’Élysée.

« Mais ne devait-il point quitter la France presque immédiatement ? demandai-je.

– Sans doute ; aussi vous me voyez tout étonné de le trouver encore, non seulement en France, mais encore, mais surtout au Glandier. Il n’est point arrivé ce matin ; il n’est point arrivé cette nuit ; il sera donc arrivé avant dîner et je ne l’ai point vu. Comment se fait-il que les concierges ne m’aient point averti ? »

Je fis remarquer à mon ami qu’à propos des concierges, il ne m’avait point encore dit comment il s’y était pris pour les faire remettre en liberté.

Nous approchions justement de la loge ; le père et la mère Bernier nous regardaient venir. Un bon sourire éclairait leur face prospère. Ils semblaient n’avoir gardé aucun mauvais souvenir de leur détention préventive. Mon jeune ami leur demanda à quelle heure était arrivé Arthur Rance. Ils lui répondirent qu’ils ignoraient que M. Arthur Rance fût au château. Il avait dû s’y présenter dans la soirée de la veille, mais ils n’avaient pas eu à lui ouvrir la grille, attendu que M. Arthur Rance, qui était, paraît-il, un grand marcheur et qui ne voulait point qu’on allât le chercher en voiture, avait coutume de descendre à la gare du petit bourg de Saint-Michel ; de là, il s’acheminait à travers la forêt jusqu’au château. Il arrivait au parc par la