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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/34

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

– Jamais ! Il est resté dans cet état d’esprit du monsieur qui était derrière la porte de la « Chambre Jaune », pendant qu’on assassinait sa fille, qui a défoncé la porte et qui n’a point trouvé l’assassin. Il est persuadé que, du moment qu’il n’a pu, « sur le fait », rien découvrir, nous ne pourrons à plus forte raison rien découvrir non plus, nous autres… Mais il s’est fait un devoir, « depuis l’hypothèse de Larsan », de ne point contrarier nos illusions ».

Rouletabille se replongea dans ses réflexions. Il en sortit enfin pour m’apprendre comment il avait libéré les deux concierges.

« Je suis allé, dernièrement, trouver M. Stangerson avec une feuille de papier. Je lui ai dit d’écrire sur cette feuille ces mots : « Je m’engage, quoi qu’ils puissent dire, à garder à mon service mes deux fidèles serviteurs, Bernier et sa femme », et de signer. Je lui expliquai qu’avec cette phrase je serais en mesure de faire parler le concierge et sa femme et je lui affirmai que j’étais sûr qu’ils n’étaient pour rien dans le crime. Ce fut, d’ailleurs, toujours mon opinion. Le juge d’instruction présenta cette feuille signée aux Bernier qui, alors parlèrent. Ils dirent ce que j’étais certain qu’ils diraient, dès qu’on leur enlèverait la crainte de perdre leur place. Ils racontèrent qu’ils braconnaient sur les propriétés de M. Stangerson et que c’était par un soir de braconnage qu’ils se trouvèrent non loin du pavillon au moment du drame.