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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/36

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

« Depuis l’attentat. » Dès le début de mon enquête, je cherchai donc à trouver une corrélation entre cette phrase et le drame. Nous allâmes déjeuner au « Donjon ». Je répétai tout de go la phrase et je vis, à la surprise et à l’ennui du père Mathieu, que je n’avais pas, quant à lui, exagéré l’importance de cette phrase. J’avais appris, à ce moment, l’arrestation des concierges. Le père Mathieu nous parla de ces gens comme on parle de vrais amis… que l’on regrette… Liaison fatale des idées… je me dis : « Maintenant » que les concierges sont arrêtés, « il va falloir manger du saignant ». Plus de concierges, plus de gibier ! Comment ai-je été conduit à cette idée précise de « gibier » ! La haine exprimée par le père Mathieu pour le garde de M. Stangerson, haine, prétendait-il, partagée par les concierges, me mena tout doucement à l’idée de braconnage… Or, comme, de toute évidence, les concierges ne pouvaient être dans leur lit au moment du drame, pourquoi étaient-ils dehors cette nuit-là ? Pour le drame ? Je n’étais point disposé à le croire, car déjà je pensais, pour des raisons que je vous dirai plus tard, que l’assassin n’avait pas de complice et que tout ce drame cachait un mystère entre Mlle Stangerson et l’assassin, mystère dans lequel les concierges n’avaient que faire. L’histoire du braconnage expliquait tout, « relativement aux concierges ». Je l’admis en principe et je recherchai une preuve chez eux, dans leur loge. Je pénétrai dans leur maisonnette, comme vous le