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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/37

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ROULETABILLE M’OFFRE…

savez, et découvris sous leur lit des lacets et du fil de laiton. « Parbleu ! pensai-je, parbleu ! voilà bien pourquoi ils étaient, la nuit, dans le parc. » Je ne m’étonnai point qu’ils se fussent tus devant le juge et que, sous le coup d’une aussi grave accusation que celle d’une complicité dans le crime, ils n’aient point répondu tout de suite en avouant le braconnage. Le braconnage les sauvait de la Cour d’assises, mais les faisait mettre à la porte du château, et comme ils étaient parfaitement sûrs de leur innocence sur le fait du crime, ils espéraient bien que celle-ci serait vite découverte et que l’on continuerait à ignorer le fait braconnage. Il leur serait toujours loisible de parler à temps ! Je leur ai fait hâter leur confession par l’engagement signé de M. Stangerson, que je leur apportais. Ils donnèrent toutes preuves nécessaires, furent mis en liberté et conçurent pour moi une vive reconnaissance. Pourquoi ne les avais-je point fait délivrer plus tôt ? Parce que je n’étais point sûr alors qu’il n’y avait dans leur cas que du braconnage. Je voulais les laisser venir et étudier le terrain. Ma conviction ne devint que plus certaine, à mesure que les jours s’écoulaient. Au lendemain de la « galerie inexplicable », comme j’avais besoin de gens dévoués ici, je résolus de me les attacher immédiatement en faisant cesser leur captivité. Et voilà ! »

Ainsi s’exprima Joseph Rouletabille, et je ne pus que m’étonner encore de la simplicité de raison-