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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/51

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UN GESTE DE Mlle STANGERSON

lié momentanément Arthur Rance et la fille du professeur ; mais rien ne faisait supposer, dans tout ceci, la moindre histoire d’amour.

Où Frédéric Larsan avait-il puisé ses renseignements ? Il ne me le dit point ; mais il paraissait à peu près sûr de ce qu’il avançait.

Si, au moment où Arthur Rance nous vint rejoindre à l’auberge du « Donjon », nous avions connu ces détails, il est probable que sa présence au château nous eût moins intrigués, mais ils n’auraient fait, en tout cas, « qu’augmenter l’intérêt » que nous portions à ce nouveau personnage. L’Américain devait avoir dans les quarante-cinq ans. Il répondit d’une façon très naturelle à la question de Rouletabille :

« Quand j’ai appris l’attentat, j’ai retardé mon retour en Amérique ; je voulais m’assurer, avant de partir, que Mlle Stangerson n’était point mortellement atteinte, et je ne m’en irai que lorsqu’elle sera tout à fait rétablie. »

Arthur Rance prit alors la direction de la conversation, évitant de répondre à certaines questions de Rouletabille, nous faisant part, sans que nous l’y invitions, de ses idées personnelles sur le drame, idées qui n’étaient point éloignées, à ce que j’ai pu comprendre, des idées de Frédéric Larsan lui-même, c’est-à-dire que l’Américain pensait, lui aussi que M. Robert Darzac « devait être pour quelque chose dans l’affaire ». Il ne le nomma point, mais il ne fallait point être grand clerc