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Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 2.djvu/80

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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

sang-froid des grands capitaines au milieu des batailles. Il poussa sur nous la porte de sa chambre, m’indiqua un fauteuil, s’assit posément en face de moi, et, naturellement, alluma sa pipe. Je le regardais réfléchir… et je m’endormis. Quand je me réveillai, il faisait jour. Ma montre marquait huit heures. Rouletabille n’était plus là. Son fauteuil, en face de moi, était vide. Je me levai et commençai à m’étirer les membres quand la porte s’ouvrit et mon ami rentra. Je vis tout de suite à sa physionomie que, pendant que je dormais, il n’avait point perdu son temps.

« Mlle Stangerson ? demandai-je tout de suite.

– Son état, très alarmant, n’est pas désespéré.

– Il y a longtemps que vous avez quitté cette chambre ?

– Au premier rayon de l’aube.

– Vous avez travaillé ?

– Beaucoup.

– Découvert quoi ?

– Une double empreinte de pas très remarquable « et qui aurait pu me gêner… »

– Elle ne vous gêne plus ?

– Non.

– Vous explique-t-elle quelque chose ?

– Oui.

– Relativement au « cadavre incroyable » du garde ?

– Oui ; ce cadavre est tout à fait « croyable », maintenant. J’ai découvert ce matin, en me pro-