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MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

plus loin que la chênaie. Nous lui avons alors décrit tout le chemin qu’il avait fait, «  aussi bien que si nous l’avions vu marcher ».

« Le vieillard se dressa sur son séant et se prit à trembler.

« — Vous n’étiez pas seul ! s’écria Larsan.

« Alors, le père Jacques :

« — Vous l’avez donc vu ?

« — Qui ? demandai-je.

« — Mais le fantôme noir !

« Sur quoi, le père Jacques nous conta que, depuis quelques nuits, il voyait le fantôme noir. Il apparaissait dans le parc sur le coup de minuit et glissait contre les arbres avec une souplesse incroyable. Il paraissait « traverser » le tronc des arbres ; deux fois, le père Jacques, qui avait aperçu le fantôme à travers sa fenêtre, à la clarté de la lune, s’était levé et, résolument, était parti à la chasse de cette étrange apparition. L’avant-veille, il avait failli la rejoindre, mais elle s’était évanouie au coin du donjon ; enfin, cette nuit, étant en effet sorti du château, travaillé par l’idée du nouveau crime qui venait de se commettre, il avait vu tout à coup surgir au milieu de la cour d’honneur, le fantôme noir. Il l’avait suivi de plus près… ainsi il avait tourné la chênaie, l’étang, et était arrivé au bord de la route d’Épinay. « Là, le fantôme avait soudain disparu. »

« — Vous n’avez pas vu sa figure ? demanda Larsan.