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DE ROULETABILLE
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de billets que Vladimir ne t’aurait jamais payés !…

— Voilà pourquoi je prétends aussi avoir fait une excellente opération ! répondit du tac au tac La Candeur en donnant une petite tape d’amitié à la serviette.

— Au fond, reprit Rouletabille, la serviette appartient toujours à Vladimir, et si tu es juste, tu vas la lui rendre !…

— Jamais de la vie !… Et pourquoi donc la lui rendrais-je ?…

— Parce que tu ne l’as gagnée qu’en trichant, et cela de ton propre aveu…

— Oh ! de ce côté, je suis bien tranquille… dit La Candeur en regardant Vladimir du coin de l’œil.

— De fait, monsieur… dit Vladimir, j’avouerai que je trichais aussi !…

— Parbleu ! fit La Candeur, sans ça je ne me serais jamais permis…

— Seulement, il triche beaucoup mieux que moi ; ça n’est pas de jeu, dit Vladimir, et une autre fois, il sera entendu que nous ne tricherons plus !…

— Et à quel jeu trichez-vous donc, puisque vous n’avez ni cartes, ni dés ?

— Ah ! ça, monsieur, c’est notre affaire, fit Vladimir en faisant partir sa mule au trot… Vous comprenez que moi, maintenant, j’ai envie de lui regagner la serviette !…

Rouletabille et La Candeur restèrent seuls.

— Tu n’as pas honte, La Candeur, d’être joueur à