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DE ROULETABILLE
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frère quêteur qui recueillait les aumônes et inscrivait sur un registre les noms des gens qui réclamaient une messe pour un parent mort ou malade ! Certes, monsieur, je peux vous affirmer que la maison est bien tenue !…

— Si bien, monsieur Priski, que vous n’allez pas regretter la Karakoulé ? exprima Rouletabille, de. plus en plus sombre et pensif.

— Ma foi non, ni le seigneur Kara qui, parfois, était si brutal. Ah ! il est bien puni de son orgueil, maintenant, le Pacha Noir ! C’est Dieu qui l’a précipité. Il aurait dû se méfier. C’était prédit dans les évangiles !… Lui, si fier, le voilà l’esclave de M. Athanase !…

— Qu’est-ce que tu racontes ? dit Rouletabille. Kara-Selim, que nous appelons de son vrai nom de chrétien Gaulow, n’est plus ni le maître ni l’esclave de personne. Il est mort !

— Eh bien, alors, il n’y a pas longtemps, fit entendre M. Priski, car je l’ai encore aperçu pas plus tard qu’avant-hier…

— Tu es fou ou tu rêves ! protesta dans une grande agitation le reporter. Kara-Selim est mort ! mort, sous nos yeux, frappé d’un grand coup d’épée par Athanase !… Tu n’as donc pas pu le voir vivant avant-hier !

— Vous vous trompez certainement, monsieur ! insista doucement M. Priski.

— Je me trompe si peu, dit Rouletabille, que mes