gardé en main la roulette et annonçait lui-même les numéros, de telle sorte que maintenant tout l’or de Vladimir s’en allait dans la poche de l’officier et du sous-officier, avec applaudissements réitérés des soldats que la proclamation de chaque numéro, répété en bulgare par l’officier, mettait en joie.
Sur ces entrefaites, La Candeur reparut. Il fit un coup de tête et Rouletabille comprit que tout était terminé. Le reporter poussa un soupir et trembla de joie. Sur un dernier coup, il fit tout perdre à Vladimir, qui régla le jeu d’une façon assez maussade.
— Décidément, ça n’est pas une bonne affaire que de tenir la banque ! exprima gaiement l’officier.
— Euh ! ça dépend, dit La Candeur, en hochant la tête. Il suffit quelquefois d’un coup pour que la banque rafle tout ce qui est sur la table.
— Eh bien, tenez donc la banque à votre tour !
Mais à ce moment, an vit accourir Tondor, qui poussait des cris furieux :
— Monsieur, monsieur, on nous a volé un cheval !
— On nous a volé un cheval ! répéta Rouletabille, en manifestant aussitôt la plus méchante humeur. Ce n’est pas assez que l’on nous gagne tout notre argent, il faut encore que l’on nous vole un cheval !
— Il faut voir cela, dit l’officier.
— Comment, s’il faut voir cela ! Je crois bien qu’il faut voir cela ! s’écria Vladimir. Nous avons des chevaux qui nous ont coûté cher !