Et tous se mirent à courir derrière Tondor qui sortait de la cour, en donnant des explications. Il arriva ainsi sous son arbre et narra, avec force gestes destinés à traduire son indignation, que l’on avait abusé de son sommeil pour voler un des cinq chevaux dont il avait la garde.
— Enfin, messieurs, ce garçon à raison, dit Rouletabille, vous nous avez vus arriver avec cinq chevaux, et maintenant il n’y en a plus que quatre. Je me plaindrai au général-major…
— Monsieur, dit l’officier, calmez-vous. Je vais faire procéder à une enquête et je vous jure que nous le retrouverons, votre cheval !
Sur ces entrefaites, on entendit les cris des gardiens à la petite fenêtre.
— Le prisonnier ! le prisonnier ! criaient-ils en bulgare.
L’officier se précipita :
— Quoi ? le prisonnier ?
Les autres montrèrent les barreaux descellés et expliquèrent comme ils purent que, profitant de ce qu’ils avaient le dos tourné, le prisonnier s’était enfui… Aussitôt l’officier courut à Rouletabille.
— Monsieur, savez-vous qui a pris votre cheval ? C’est le prisonnier d’Athanase Khetew qui vient de s’échapper et qui a sauté sur la première bête qu’il a rencontrée.
— Le misérable ! s’écria Rouletabille. Et dans quelle direction est-il parti…