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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/305

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DE ROULETABILLE
301

Tiens !… encore un corridor !… Il passe… il retrouve la paroi… il lui semble qu’ainsi faisant il revient sur ses pas, décrivant un vaste rectangle…

Tout à coup, il crie dans son casque !…

Sur sa droite, là, là !…

Une illumination, mille feux qui s’allument soudain !… Un embrasement sous la clarté de sa lampe… un foyer de radieuse lumière, un scintillement éblouissant dans l’éventrement de la muraille…

Fasciné, Rouletabille s’avance.

Plus de doute ! Voilà le trou aux trésors !

Ceux-ci ont roulé jusqu’aux dalles sur lesquelles il marche et il sent que ses semelles de plomb écrasent des pierres précieuses !…

Une grande plaque de marbre vert formant porte a été repliée à demi contre la muraille et voilà le coffre magique.

Il avance la main… Il laisse glisser son pic à ses pieds… et des deux mains, des deux mains, il plonge dans ces richesses… Des joyaux ! des colliers ! des perles ! des diadèmes ! des diamants à remuer à la pelle ! Et il les remue, les remue… les soulève, les laisse retomber !… enfonce le bras, ne se lasse pas de palper, de toucher, de prendre, de laisser et de reprendre toutes ces merveilles qui valent des millions ! Des millions !… Et dans son casque, il pleure !… il rit ! il étouffe !… il délire !… « Ivana !… Ivana !… » soupire-t-il. Et il s’appuie à la muraille pour ne pas tomber, car il sent que sous lui ses jambes flageolent