Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
379

vais pas que vous veniez de le voir !… et, avant d’aller trouver le Maire, pour que vous ne le voyiez point, vous, le pendu, je l’ai dépendu tout de suite ; je voulais le porter hors de la propriété, je l’ai chargé sur mes épaules…

Et comme La Candeur s’arrêtait, en proie à une certaine émotion qu’il ne cherchait même plus à dissimuler :

— Eh bien !… s’écria Rouletabille, je t’écoute !… Va donc !… Pendant ce temps-là, Ivana et moi, nous étions quasi anéantis sur le banc de pierre !… Et quand nous avons voulu ensuite fuir par la porte de Garavan…

— Oui ! oui ! fit La Candeur agité… je comprends très bien ce qui s’est passé… ça c’est une guigne de vous faire voir deux fois un pendu que je voulais vous cacher !

— Mais qu’est-il arrivé ?

— Eh bien, voilà… Pendant que je le transportais, au moment où j’étais arrivé devant la porte de Garavan, la seule qui fût ouverte et par laquelle j’étais obligé de passer, figure-toi qu’il m’a bien semblé qu’Athanase Khetew m’avait un peu remué sur le dos ! Mon vieux ! mon sang n’a fait qu’un tour… j’ai pensé à tous les embêtements que vous auriez si le pendu vivait encore… je me suis souvenu qu’il avait voulu, moi, me couper en deux… Et puis, je t’aime tant, Rouletabille… ma foi… je l’ai rependu !


fin.