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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/64

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LES ÉTRANGES NOCES

— Jamais, affirmait-il sur saint Georges et sainte Sophie, jamais il n’aurait livré les fugitifs si les bachi-bouzouks ne l’avaient supplicié lui-même, passé les pieds au feu, ce qui lui avait fait accepter et promettre tout, mais la mort dans l’âme ! La confession, ajoutait-il, a délivré mon âme du poids du péché… j’ai le droit de mourir en paix !

Il eut beau dire et se débattre, Ivan le Charron d’un côté et Cyrille le Mendiant de l’autre l’entreprirent si bien qu’un des cochons que l’on avait approché put lui saisir une oreille et, avec un effroyable grognement, tirer cette oreille à lui après avoir refermé l’étau de son horrible mâchoire. Dotchov hurlait comme on doit hurler en enfer et Athanase, impassible, regardait.

Quant à Rouletabille et à La Candeur, ils s’étaient enfuis avec épouvante de cette scène de sauvagerie ; mais ils furent presque immédiatement arrêtés dans leur retraite par des clameurs inattendues.

La nuit était venue depuis longtemps et ils virent des ombres qui couraient follement à la lueur des feux, autour du torrent. Ils comprirent que, grâce aux ténèbres, Dotchov, dans un suprême effort, avait échappé à ses bourreaux et était allé, comme les comités de jadis, chercher un refuge du côté du ravin.

Alors ils se rapprochèrent pour voir ce qu’il allait advenir du malheureux vieillard.

Dotchov semblait avoir pris de l’avance, et, au plus