Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
61

loin du camp, presque au fin fond de la nuit, les Bulgares s’appelaient avec des cris, se donnaient des indications rapides, haletantes, entremêlées de coups de feu qui faisaient briller les eaux du torrent.

À la lueur d’un de ces coups de fusil, Rouletabille reconnut Vladimir qui paraissait l’un des plus acharnés poursuivants, aux côtés d’Athanase.

— Ah ! il est plus Bulgare qu’eux ! jeta Rouletabille avec horreur.

— Quand je te dis, Rouletabille ! que nous ne comprendrons jamais ces gens-là et que nous ferions mieux de rentrer à Paris, bien sûr !…

Tout à coup, il parut que les Bulgares avaient retrouvé la piste de Dotchov… Le camp se vida ; hommes, femmes, enfants, tous se précipitèrent dans la direction du village et toujours en tirant en l’air des coups de fusil et de revolver comme pour une fête joyeuse.

Il était vrai qu’ils avaient retrouvé Dotchov presque à l’entrée du village où il avait sa maison, dans laquelle il courut se barricader en appelant à l’aide ses serviteurs.

Vain et dernier effort. Athanase pénétra lui-même dans la maison d’où les serviteurs avaient fui, et, à la lueur d’un grand feu allumé sur la place, les reporters purent le voir traîner le vieillard sanglant à une fenêtre ; Dotchov, dont le visage n’était plus qu’un horrible mélange de chair et de sang, leva encore les bras au ciel, demandant grâce, mais Athanase lui fit