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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/69

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DE ROULETABILLE
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— Que se passe-t-il donc, demanda-t-il à Vladimir… mais aussitôt quelques torches de résine s’allumèrent et il s’aperçut que la petite troupe était entourée par toute une bande de pomaks, qui, avec leurs longs fusils, prenaient attitude de bandits.

À leur aspect, Rouletabille avait commandé à chacun de s’armer ; et, lui-même, s’était emparé d’une carabine. Mais Vladimir le calma d’un geste et s’entretint quelques instants avec celui qui paraissait commander tout ce vilain monde.

— Que disent-ils ? demanda Rouletabille impatienté.

— Ils disent, expliqua Vladimir, que, prévenus de notre passage, ils sont vite descendus de leur village, qui est au sommet de la montagne, pour nous avertir que le pays n’est pas sûr.

— Ça se voit, fit Rouletabille.

— Pour rien au monde, ils ne voudraient qu’il nous arrivât malheur, car, comme nous sommes dans la circonscription de leur village, l’agha les rendrait responsables du désastre toujours trop tôt survenu et apporterait la ruine à leur foyer.

— Et alors ?

— Eh bien, alors ils sont venus pour nous protéger contre les voleurs si nous voulons bien leur donner une certaine somme.

— Ouais, ça dépend de la somme, grogna Rouletabille.

— Nous nous sommes entendus, fit Vladimir, pour 1 000 piastres !