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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/70

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LES ÉTRANGES NOCES

— Mille piastres, c’est-à-dire 10 livres turques ?

— Oui, cela vous fera environ 230 francs, ça n’est pas cher !

— Vous trouvez que ça n’est pas cher !… c’est tout de même plus cher qu’à l’auberge.

— Nous ne sommes pas à l’auberge, maintenant, c’est à prendre ou à laisser.

— Et si nous le « laissons » ?

— Cela nous coûtera plus cher !

— Diable !

— Maintenant, ils nous apportent des œufs, trois poules et un mouton, et ils comptent bien que nous leur achèterons leur marchandise…

— J’achète les œufs et les poules ! Mais qu’est-ce que vous voulez que nous fassions du mouton ?

— C’est pour leur souper à eux, qu’ils l’ont amené jusqu’ici ; si nous prenons ces hommes pour nous garder, nous sommes obligés de les nourrir ! Ils veulent nous garder jusqu’à demain matin !

— Ils ont pensé à tout ! Mais alors il va falloir que nous campions !

— Sans doute ! et, du reste, les chemins sont si mauvais que nous ne pouvons guère espérer beaucoup avancer en pleine nuit… et puis les bêtes seront meilleures demain matin… c’est aussi leur avis qu’ils m’ont prié de vous transmettre…

— Traitez donc avec ces braves gens, puisqu’il n’y a pas moyen de faire autrement, mon cher Vladimir…