Page:Leroux - Mister Flow.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’agit pas d’un vol ! mais ça en a trop l’air, vraiment, ça en a trop l’air !

Seigneur Dieu, que ces nuits d’août sont chaudes !… Ma fenêtre est grande ouverte et pas un souffle ne vient de la mer. Des nuages bas nous ont mis toute la journée sur la tête une calotte de plomb. J’ai la gorge en feu. Je n’ai pas encore quitté mon smoking, ni ma figure d’apparat. Il faut qu’elle soit solide, ma figure, pour ne pas couler par cette température. Décidément, la fourniture de Victor est de premier choix !… Un coup de brosse sur les cheveux, le pinceau sur ma cicatrice… et je sors. Il faut que je marche. Il faut que je réfléchisse… Non ! il faut que je boive !… Le casino, une fournaise : le jeu aux enfers. Et des femmes. des femmes qui ont remplacé les robes par les bijoux… des femmes nues, les mains pleines d’or !… Et moi, « pas un jeton de vingt francs ! » Quelle situation dans un milieu pareil, quatre jours avant le Grand Prix. C’est insupportable ! C’est injuste ! Helena a raison !

J’ai encore quelque monnaie dans ma poche. Je fuis vers le bar où Harry m’accroche naturellement… Et nous buvons !…

Invasion des I. B. F. Très excités, ces chers Blue-Bottle-Flies. On joue des tournées au poker dice… Toutes les soucoupes pour moi : Damn it all ! Comme dit Harry : « Après les gin-fizz et un certain cocktail au rhum blanc qui vous embrase la gorge, on éprouve le besoin de se rafraîchir avec du champagne à dix louis la bouteille. »

Je compte sur un petit avantage de la fortune