Page:Leroux - Mister Flow.djvu/123

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Elle se dirigea vers une petite porte, la seule par laquelle on pouvait, de ce côté, pénétrer dans la propriété. Elle ne paraissait nullement inquiète. Je l’étais pour elle. Je posai le sac. Je n’en pouvais plus.

Elle sortit d’une poche de son manteau un trousseau de grosses clefs et, tout de suite, trouva celle qui ouvrait la serrure. Je ne bougeais pas. Elle me poussa dans un vaste potager, prit elle-même le sac et, refermant tranquillement la porte, me dit :

— Es-tu bête ! Tu vois bien qu’il n’y a personne !

Je soufflai : « Il y a nous ! » Elle haussa les épaules. Nous étions derrière une vaste villa, dans le style normand, tout ce qui se fait de mieux dans le genre, des toits en pente, des galeries.

Encore une clef dans une serrure. Nous sommes dans la cuisine, une magnifique cuisine, avec toutes ses batteries bien rangées contre les murs. Vision rapide. Porte refermée. Le noir. Et puis, tout à coup, un fuseau de lumière entre les doigts d’Helena. Petite lanterne sourde. Et Helena, de sa voix bien posée :

— Ouvrez le sac, darling !… Nous allons travailler !…