Page:Leroux - Mister Flow.djvu/152

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satisfaction. Elle m’embrassa d’un petit baiser net sur les lèvres et je me trouvai dans le couloir, la main aux tempes, la gorge sèche, les dents serrées. C’est là, décidément, l’état physique normal du cambrioleur apprenti. C’était la seconde fois que j’éprouvai cette impression d’angoisse étouffante. Je vous assure que c’est extrêmement désagréable. Ceux qui n’en guérissent pas feront bien de ne pas persévérer dans le métier. C’est comme pour le mal de mer : si vous ne l’avez pas surmonté au bout du troisième voyage, remettez-vous à planter vos choux.

Eh bien ! maintenant, je puis vous le dire, tout cela, c’étaient des idées !… car tout s’est très bien passé !…

Personne n’est venu me déranger. L’affaire s’est déroulée comme Helena l’avait dit. Elle a simulé un malaise. J’ai entendu Fathi se lever. J’ai attaqué la porte avec la décision du désespéré, ce qui l’a fait craquer un peu fort et m’a rejeté haletant dans le lavabo, mais la plainte d’Helena et la voix de Fathi me rendant un nouveau courage, j’achevai ma besogne. Le coffre-fort céda à mes instances et à celles du levier-découpeur de Durin, en un temps que je ne saurais apprécier, car il me parut interminable… Mais j’étais résolu alors à ne pas m’en aller sans en avoir eu raison, me disant qu’il valait mieux pour moi être surpris dans la