Page:Leroux - Mister Flow.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour cela surtout, avec des airs apitoyés. Je leur aurais volontiers « boxé les oreilles ». Mais je me suis bien retenue, car je voulais leur demander de l’argent. Une petite somme à mettre sur Spad : mille louis !… Ils ont répondu qu’ils y consentaient, mais que je devais signer pour le double et que c’était un petit cadeau, parce qu’ils ne rentreraient jamais dans leur argent !…

— Les bandits !…

— C’est cela, exactement ! C’est cela que je leur ai répondu. Mais en leur souriant tout à fait gracieusement, je vous assure, et ils n’en ont pas paru fâchés. Ils m’ont dit, en se retirant, que l’on se reverrait, je leur ai répondu : « Plus tôt que vous ne pensez !… » Ils n’ont pas compris. Ils ne pouvaient pas comprendre. Dites donc, chéri, que pensez-vous de ces gens-là ?

— Je vous l’ai dit, Helena !

— Tout le monde n’est pas de votre avis. Jacob est un gros monsieur, à Rouen, tout à fait considéré. A real gentleman. Il est juge consulaire et Mme Jacob est à la tête de quelques bonnes œuvres. Ne trouvez-vous pas cela attendrissant ?

— Ils méritent la prison !…

— Non ! Il y a d’honnêtes gens en prison ! Cependant, ils méritent quelque chose ; je sais bien, moi, ce qu’ils méritent…

— Parlez, Helena. Je sens que vous avez une pensée…

— Plusieurs. Mais il y en a une à laquelle je tiens particulièrement, aujourd’hui… Elle n’est