Page:Leroux - Mister Flow.djvu/193

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Une entorse qui nous sauve. Mais il se met à crier lui aussi : « Au voleur ! au voleur ! »

Heureusement, nous n’avons qu’à pousser la porte de service qui donne sur la cité Rougemont. Nous sommes dans la cité. Elle commence à se remplir de rumeurs. Des gens courent.

« Surtout, ne cours pas », me souffle Helena. Et elle me prend le bras, me maîtrise. Un gardien de la paix court devant nous, nous le suivons sans hâte. Voici d’autres agents en face. Ils se dirigent sur nous. Nous avons brusquement tourné sur la droite et, passé une voûte, nous voici tout proches de la porte des artistes du théâtre des Nouveautés. Un groupe devant cette porte. Des artistes, des figurants. Tranquillement Helena me pousse au milieu d’eux. Et nul ne s’occupe de nous. Nous gravissons cet escalier, nous voici sur le plateau. C’est l’entr’acte. Helena se fait ouvrir par le pompier de service la porte qui communique avec la salle, me dit de l’attendre, revient avec deux billets et nous fait placer au quatrième rang : « Tu m’excuseras, petit chéri, je n’ai trouvé pour toi qu’un strapontin ! » Elle demande le programme et donne une pièce de deux francs à l’ouvreuse. C’est ainsi que nous avons assisté aux deux derniers actes de « Pas sur la bouche ! » et que j’ai revu une dernière fois cette pauvre Régine Flory ! Je dois dire que, ce soir-là, je n’étais pas en état d’apprécier le jeu de cette admirable artiste. Il n’en était pas de même pour Helena, qui ne perdit pas une occasion de l’applaudir.

Au second entr’acte, nous restâmes à nos places.