Page:Leroux - Mister Flow.djvu/194

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Je demandai, encore tout frissonnant, ce qu’il serait advenu de nous si la porte de service donnant sur la cité Rougemont avait été fermée, elle me répondit : « Rudy ! ne pensez plus à cela ! Nous serions remontés et sortis par les toits comme le « cat burglar », le cambrioleur-chat. Vous ne pouvez imaginer, je vous assure, comme c’est amusant, les toits !… »

— Bien ! Bien !…

J’osai lui demander encore ce que nous faisions là, et s’il ne convenait pas de nous éloigner au plus tôt de ce dangereux quartier. Elle me fit comprendre que je raisonnais comme un imbécile, et que c’était justement parce que le quartier était dangereux qu’il était prudent de ne s’y point montrer en ce moment. Enfin, que tout était pour le mieux puisque n’ayant pas réussi notre coup, nous avions la consolation d’applaudir Régine Flory. Elle ajouta encore : « Nous sortirons avec tout le monde, mais nous serons séparés. On recherche, en ce moment, un homme et une femme. Cet homme et cette femme ne se retrouveront qu’à Deauville. Moi je rentre en auto. Ne vous occupez pas de moi et prenez le train du Havre. Je vous attendrai demain soir. Maintenant, laissez-moi écouter la pièce, petit chéri ! »

Ainsi fut fait, et il ne nous arriva point d’autre désagrément ce jour-là.

Quand je me trouvai seul dans le train du Havre, un train de nuit omnibus, j’étais tout désemparé, tel un enfant qui a perdu sa mère. Non, ce n’était pas ma maîtresse que je regrettais, c’était la femme