Page:Leroux - Mister Flow.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seule. Je n’hésitai plus, je mis dam ma poche le papier que je destinai à Mme Sam. Je traversai la salle de bains et j’ouvris la porte de la cabine de Georgette. Elle était à demi nue.

J’eus tout juste le temps de l’empêcher de crier et je lui jetai à travers son épouvante : « Ayez pitié de Mister Flow ! »

Georgette (Mme Sam : bougies Didier-Sam, la D. S. : la Déesse : bon affichage), Georgette est une petite blonde délicieuse, aux cheveux à la garçon. Un profil charmant, le nez pas trop parigot, des yeux bleu vert propres à exprimer les sentiments les plus tendres. J’apercevais, au-dessus de sa chemisette, une épaule dorée, ferme, magnifique, et un commencement de poitrine d’une fraîcheur… Elle allait passer un pyjama qu’elle avait jeté devant sa demi-nudité, et dont la ceinture à glands d’or était venue fouetter ma figure… Sa bouche tremblait encore.

Maintenant, c’est le silence entre nous deux. Elle me dévisage. Elle n’a pas d’assez grands yeux pour me voir. Elle les ouvre ! elle les ouvre !… Je lui souris. L’effroi qui était peint sur ce visage charmant s’efface. Et elle me regarde… me regarde encore… et puis elle fait : « Oh !… »

Enfin, elle tombe assise sur sa couchette : « Ah bien ! ah bien !… alors, c’est vous Mister Flow ? »

— C’est moi, Mister Flow ! n’avez-vous pas désiré me voir ? Me voici !…

Elle court à la porte dont elle pousse le verrou, puis elle revient s’asseoir sur le lit : « Comme vous êtes jeune ! » finit-elle par dire. Mon bain