Page:Leroux - Mister Flow.djvu/217

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jamais. Elle passait de l’un à l’autre avec le même intérêt charmant et une raisonnable palpitation :

— Nous pouvons être bien tranquilles pendant qu’ils sont au poker. Rien ne te presse, chéri. Sans compter que la d’Armor, à elle seule, est aussi joueuse qu’eux tous… Tu vas voir comme je vais t’arranger une bonne petite existence ici. Tu sais, je ne veux pas que tu nous quittes à Saint-Sébastien… Nous te ramènerons avec nous !

— Qui est-ce que cette d’Armor ? fis-je. Elle a bien joliment pris ma défense.

— Une poseuse ! Elle le fait à la femme de lettres ! Ça a un salon où fréquentent de vieux professeurs et de tout jeunes gens. Un bas bleu. Je la soupçonne de tous les vices… Méfie-toi.

— Qu’est-ce que j’ai à craindre ?

— Si elle te mettait le grappin dessus, on débarquerait ton cadavre !…

— Bien ! bien ! Il vaut mieux être averti !

Enfin, elle me laissa partir.

— Surtout, ne fais pas de bruit, et ne réveille pas Trompette !

Elle m’introduisit dans la cabine de la femme de chambre qui reposait, en effet, la tête tournée du côté de « la muraille ». Je grimpai au-dessus. Georgette m’envoya un baiser et disparut.

J’entendis encore qu’elle fermait la porte de communication à clef, et qu’elle emportait cette clef. Bientôt. Sam la rejoignait, très gai. Il avait dû gagner. Puis le silence…

Soudain, il me sembla que j’entendais quelqu’un qui pleurait. Je ne pus longtemps m’y trom-