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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/232

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n’ayant guère d’argent, je m’étais mis à voyager sur les routes, vagabond par plaisir. J’inventai un itinéraire et le vagabond passa très congrument sans effort. Je leur appris que j’étais pour le moment dans une mansarde, à la Délivrande, et que je m’apprêtais à reprendre la route de Paris, car ma poche était à sec.

— Ne vous pressez pas, me dit-elle ; nous vous offrons ici le couvert. Vous viendrez pêcher avec nous et nous vous nourrirons du fruit de nos travaux !

Mon Dieu ! j’acceptai, n’ayant rien d’autre à faire pour le moment et je revins les jours suivants. Il ne fut plus jamais question de choses sérieuses et j’avais là deux compagnes exquises, toujours de la meilleure humeur du monde. Quel joyeux repas, après la pêche et le bain !…

Je ne pensais presque plus à Helena, n’en ayant reçu aucune réponse quand un jour, comme nous goûtions sur la dune d’un morceau de pain et de fromage, arrosés d’une bolée de cidre, notre attention fut attirée par des voix, venant d’un groupe qui longeait la mer et passait près de nous. Des hommes et des femmes, toilettes claires. Une auto de haut luxe suivait doucement derrière, sur la route. Je reconnus tout de suite Helena. Elle avait un costume de flanelle blanche et s’était coiffée d’une casquette marine. Belle à se mettre à genoux…

Le premier mouvement fut plus fort que ma volonté. Je me levai précipitamment puis, les jambes cassées, je me rassis entre mes deux compagnes.