plongeai la tête dans ma cuvette, et je me mis à réfléchir. Il était temps.
Hier, mon garçon, je crois que tu as fait l’imbécile. À la suite de cette petite histoire tu vas être accablé sous des calamités sans nombre ; déchiré par mille ennemis, privé de ta liberté, accusé de rapine et peut-être de complicité de chantage. Pour sortir honorablement de tout ceci, va donc bravement te jeter aux genoux de ton bâtonnier !
On ne devrait jamais réfléchir dans la vie, parce que cela ne sert à rien. Je pense, maintenant, que c’est seulement au moment où j’irai me jeter aux genoux de mon bâtonnier que mes ennuis commenceraient, car, à cette heure, il n’en est point question. Je suis habillé de neuf. J’ai encore mille francs dans ma poche qui ne doivent rien à personne, je me conduis en galant homme et je vais faire un petit voyage à Deauville pendant lequel je me promets bien d’oublier toutes les misères du Quartier Latin !
Et je devrais renoncer à tout cela, parce qu’en dépit des règlements j’ai transporté chez moi un sac que personne ne verra jamais ! Durin avait raison ; ce n’est pas chez son avocat que l’on ira chercher ses affaires ! Allons, habillons-nous !… Redevenons homme du monde.
Et maintenant, je vais enfermer le sac au fond de ma malle, et il n’en sera plus question !
Je le soulève : il me paraît encore plus lourd que la veille, à cause que la peur ne m’aide plus.
Tout de même, il doit y avoir là-dedans, autre