Page:Leroux - Mister Flow.djvu/28

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chose que des objets de toilette et des lettres de femmes ! Je voudrais bien savoir. Pourquoi ?… Mais pour mon malheur ! L’homme n’est décidément satisfait que lorsqu’il se consume de tristesse et d’amertume. Le destin, qui n’est pas méchant, mais taquin lui ouvre une voie joyeuse. Il n’a qu’à la suivre. Mais une petite boîte se trouve sur son chemin. Et il quittera tout pour ouvrir la petite boîte. Nous savons ce qu’il en sort. C’est ainsi depuis Épiméthée. Imaginez que je n’aie pas ouvert le petit sac défendu ; il ne me serait peut-être rien arrivé d’autre qu’une aventure amusante, du moins je me plais à le croire. Une partie de plaisir en marge de mes devoirs d’avocat, tels que les a rédigés Me Cresson. Tandis que maintenant… oh ! maintenant !…

C’est trop bête aussi, pourquoi Durin avait-il oublié de faire jouer la fermeture secrète ? Je n’ai eu qu’à faire sauter les petites pattes retenant la toile kaki, autour de ce lourd sac carré, dont elle garantissait le riche maroquin. Là j’eus affaire à une fermeture ordinaire. J’appuyai sur le bouton central en tirant les charnières de cuivre. Je fus tout étonné de voir que cela s’ouvrait, mais plus stupéfait encore d’apercevoir une admirable trousse de cambrioleur !…

Peste, ma chère ! quel luxe ! Du nickel, de l’argent et un travail ! De vrais objets d’art. Des pinces de toutes les grandeurs, des scies, des poinçons, des espèces de tire-bouchons dont je pressentais l’usage dans le forage des portes, des leviers, des pieds-de-biche, différents mécanismes inconnus, les