Page:Leroux - Mister Flow.djvu/276

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éteints dans des coffrets fanés. Des armes, des lances brisées, d’énormes claymores garnissaient les murs sous les armoiries répétées des Gregor. Des armures se tenaient debout au coin des portes. Tout cela avait son histoire. Elle ne m’intéressait pas. J’ai trop vu de musées et de bric-à-brac. Je vous jure que je ne pénétrai pas dans ce grand salon d’honneur avec une âme d’antiquaire. Je n’étais pas disposé à m’en laisser conter par toutes ces vieilleries. Je rassemblais même mon énergie pour échapper à l’emprise d’une atmosphère dont j’avais un instant senti le poids en me penchant un peu trop, au cours de la route, sur la mystérieuse angoisse de lady Helena.

Son attitude inattendue à l’aspect d’un Patrick désordonné m’avait à nouveau séparé d’elle. Si j’avais assisté à une crise géniale d’hypocrisie, c’était à douter de connaître jamais son vrai visage et si sa douleur était sincère, pourquoi ne m’avait-on pas laissé chez moi ? J’essayai froidement de peser le pour et le contre. Je faisais mon dossier. Me Antonin Rose se demandait finalement s’il avait eu raison de répondre avec tant d’empressement à l’appel de son client.

Tel était mon nouvel état d’esprit quand on m’eut laissé seul dans une chambre du second étage, aux murs nus, à demi lambrissés, où le jour ne pénétrait que par une étroite fenêtre garnie de petits carreaux enchâssés dans un quadrillage de plomb. Sur les murs, dans des cadres de bois verni, des gravures de chasse coloriées et modernes. Une croix de bois au-dessus de ma couchette. Je ne m’attendais point à cette cellule, et j’étais d’assez méchante