Page:Leroux - Mister Flow.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur mon lit mon linge de soirée et mon dining jaket. Je le congédiai. Il ne me posa aucune question. Il était de plus en plus fermé. Quand je fus seul, je poussai un soupir énorme : « Ah ! je ne vais pas moisir ici ! » Où allais-je courir ? je n’en savais rien !

Mais un océan ne me paraissait pas de trop entre les hôtes des Black Rooks et votre serviteur.

J’étais habillé quand on frappa discrètement à ma porte, et je me trouvai en face de Mrs Tennyson, en toilette de dîner, qui me faisait un signe. Je la suivis. Sa chambre était à quelques pas de là, juste au-dessus de celle de lady Helena. Celle-ci m’attendait chez son amie avec impatience. Aussitôt qu’elle m’eut introduit, Mina disparut.

— Rassurez-vous, lui dis-je, il est encore très agité, certes, et le cerveau rempli de sombres imaginations, mais il m’a tenu sur vous des propos pleins de respect et d’admiration !

— L’affreux hypocrite ! Je ne puis entrer dans sa chambre sans être surveillée par Boby, son hideux « little page », sa petite fouine ! et je trouve Patrick derrière toutes les portes ! Mais laissons cela, parlez-moi de vous. Que vous a-t-il dit ?…

— Il m’a dit qu’il m’avait fait venir pour certaines confidences. Je vous dirai lesquelles. Elles sont des plus redoutables, mais il m’a donné l’impression qu’il n’est au courant de rien !

Elle haussa les épaules.

— Il sait tout ! Vous serez donc toujours un enfant, Rudy ! Ce que vous appelez des confidences, c’était une épreuve ! Puissiez-vous vous en être tiré