Page:Leroux - Mister Flow.djvu/300

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mon Helena ! ma belle Helena ! » Je ne suis plus qu’un fantôme qui erre entre des tombeaux ! Comprends-tu, maintenant, ma joie et ma défaillance quand ce Patrick est venu m’annoncer qu’Archibald était sauvé ? Ah ! Rudy, mes malheurs dépassent tout ce que l’on peut imaginer, j’en suis réduite à me réjouir du salut d’un homme que j’ai toujours détesté, que je hais, que je hais, au moins autant que je hais Durin ! Et maintenant, écoute : y a-t-il eu empoisonnement ? Ce n’est pas sûr, mais ce qui est tout à fait sûr, c’est qu’il va y avoir empoisonnement ! L’empoisonnement ou autre chose, mais les jours d’Archibald sont comptés ! Tu as vu la figure de Durin ?…

— Oui ! Oui ! Helena, oui, je l’ai vue !…

— Et qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

— Elle m’épouvante… Tout m’épouvante, ici, tout !…

— Elle dit « crime ». Voilà ce qu’elle dit ! Eh bien, il ne faut pas que nous soyons là à l’heure du crime ! Do you understand ?

— Ah ! Helena ! sauvons-nous ! Pourquoi pas cette nuit même ?…

— Pour ton salut à toi, Rudy, j’ai bien pensé à tout, bien tout prévu ! Du moins, je le crois. Il ne faut pas que tu aies l’air de fuir ! Tu es un invité. Tu t’en iras comme un invité ! Et le plus naturellement du monde.

— C’est possible, cela, Helena ? C’est vraiment possible ?…

— Écoute, demain après-midi, tu recevras une dépêche. Une dépêche de Paris te rappelant d’ur-