Page:Leroux - Mister Flow.djvu/305

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— Ah ! Helena, si je ne t’avais pas, que deviendrais-je ? Dirige-moi ! secours-moi !

— Laisse-moi faire, petit chéri darling ! Tu verras la belle vie que nous nous referons tous les deux. Et quant à ce Victor, j’ai comme une idée que son compte est bon, à celui-là ! Durin s’en chargera ! Chut ! silence ! me souffla-t-elle tout à coup en me mettant une main sur la bouche…

Elle sauta du lit, s’enveloppa rapidement d’un manteau, souleva une tenture et disparut par une petite porte qui donnait sur l’escalier de pierre de la grosse tour et descendait aux caveaux. Elle m’avait fait signe de ne pas bouger. Je restai soulevé sur la couche, en proie à de nouvelles transes. Au bout de dix minutes, elle réapparut et se glissa auprès de moi. Elle était glacée.

— Ah ! chéri, me souffla-t-elle, que nous prépare-t-il ? Que nous prépare-t-il ?

Elle, si brave, frissonnait… frissonnait…, et ce n’était pas seulement de froid.

— C’est bien lui qui est allé rendre visite à la bandshie ! Et il est encore descendu ce soir. Personne n’est entré chez la bandshie depuis la mort de sir Edward… personne !

— Mais enfin, ma chérie, qu’y a-t-il de si terrible, chez la bandshie ?

— Ce qu’il y a ! Il n’y a que trois personnes au monde qui le savent exactement, exactement, depuis la mort de la malheureuse Kate : sir Archibald, Patrick et moi.

— Mais qui est-ce, Kate ? Et qu’est-ce que tout ceci a affaire avec notre histoire à nous ?