Page:Leroux - Mister Flow.djvu/311

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bule dont je n’eus qu’à tirer les verrous, puis je refermai.

La porte de la chambre d’Helena était entr’ouverte. Elle était là. Je courus m’enfermer avec elle, je lui passai le sac. Cette fois, j’espérais bien que nous n’aurions plus la douloureuse surprise que nous avait réservée l’ouverture du coffret. En vérité, les bijoux et le fameux collier étaient bien là ! Helena renversa le tout sur son lit. Un lourd papier, une double feuille pliée en quatre glissa du sac avec toute cette joaillerie :

— Qu’est-ce que je t’avais dit, Rudy ?

Je vis combien son trouble était grand en le lisant. Elle ne le dissimulait pas, du reste.

— Ah ! il n’était que temps, darling !

Assurément, il n’était que temps !…

Et sans me montrer le papier, elle le jeta aux flammes de la cheminée. Il se tordit sur les branches embrasées. Elle ne releva la tête que lorsqu’il fut tout à fait consumé, puis, du bout des pincettes, elle en mêla les cendres aux cendres du foyer.

Enfin, elle me dit :

— Allons, Rudy, je crois que nous sommes sauvés !

Et, après avoir ramassé les bijoux, le collier dans le sac qu’elle dissimula soigneusement dans une armoire, elle me prit la tête et me baisa les lèvres avec toute la force d’un amour reconnaissant.

Cependant, le moment n’était point aux expansions ! Elle comprit que je ne demandais qu’à achever au plus tôt le programme :

— Oui, oui ! Rudy ! ne nous attardons pas !