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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/312

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Et nous retraversâmes le château dans une attitude de recueillement tout à fait propre à inspirer le respect. Pas de lumière. Un ou deux domestiques qui s’inclinèrent. Et ainsi, elle me fit ouvrir la porte,

— Vous ne voulez pas que l’on vous reconduise, mon Révérend ?…

Je secouai la tête : « Oak est si près !… » Tout ceci avait été bien réglé entre nous. En arrivant au château, elle avait fait en sorte que le portier crût qu’elle venait de me rencontrer à un demi-mille des Black Rooks, et qu’elle m’avait fait ainsi monter dans sa voiture. Enfin, elle me quittait sur le seuil de sa tour. De cette façon, elle pouvait faire croire sans difficulté qu’elle avait été trompée comme tout le monde sur la personnalité du faux clergyman auquel on ne manquerait point naturellement, dès le lendemain, d’attribuer le larcin. Je vous dis que tout, tout était merveilleusement combiné par la très intelligente Helena !

Moi, avec ma lanterne (car le faux pasteur était venu avec une lanterne), je continuai ma route. Mais laissant Oak, je pris, suivant ses indications précédentes, une direction opposée, et, une heure plus tard, j’arrivai dans un petit bourg que les touristes avaient mis à la mode et qui avait son garage. Je n’eus aucune explication à donner. Je m’étais débarrassé de mon attirail de clergyman. Ce fut le patron lui-même qui me conduisit à Édimbourg. D’Édimbourg, je me fis conduire, après avoir changé une fois encore de costume, et, mon Dieu ! un peu de tête (je commence à me mettre sérieusement au camouflage), je me fis conduire à Dundee…