Page:Leroux - Mister Flow.djvu/313

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Là, je pris un bateau pour la Hollande, où je devais attendre à Rotterdam lady Skarlett. Elle m’avait promis qu’elle m’aurait rejoint dans les quarante-huit heures. La première chose que je fis en arrivant en Hollande fut de me jeter sur les journaux anglais…

Je faillis avoir, comme on dit, un coup de sang en tombant sur ce titre : Assassinat de sir Archibald Skarlett. suivi de ce sous-titre : L’assassin avait pris l’habit d’un clergyman ! Enfin, dernier sous-titre : L’assassin se serait enfui avec trente millions de bijoux !…

Ah ! je n’avais pas besoin de lire l’article ! Je l’aurais fait ! Et je pouvais l’attendre, lady Skarlett ! Elle n’avait plus besoin de fuir, ni Durin ! Ils étaient tout à fait tranquilles, maintenant, dans leur château des Black Rooks ! Personne ne viendrait les y déranger ! Et Durin pouvait enfin goûter avec Helena, dans la paix et au sein des richesses, la récompense de mes travaux d’Hercule ! Quelle belle fin de carrière ! Et quel coup de maître comme adieu à la vie de forban ! M’avoir fait voler les bijoux dans la chambre du mari, m’avoir fait fuir, avoir étranglé le mari derrière moi et faire ainsi retomber sur moi du même coup et le vol et l’assassinat !…

Ah ! by Jove ! Ils s’entendaient bien tous les deux, ce monstre et cette louve ! Et pour couronner l’aventure, Helena avait trouvé encore le moyen de me faire partir les mains vides ! et au trot !

Il n’y avait plus qu’à s’incliner, c’était du grand art ! Comme aussi du grand art, cette atmosphère de terreur dont elle avait su m’envelopper, ces histoires