Page:Leroux - Mister Flow.djvu/97

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gique, cher… Why ? Tout s’arrange dans la vie, je vous assure !… Pour les robes, il ne faut pas y penser… vous ne connaissez rien du monde. Oh ! je vous dis, vous êtes un enfant, juste un simple baby !… Elles sont déjà toutes vendues… C’est une affaire faite depuis longtemps avec Mary et Fathi… Je ne puis, moi, lady Skarlett, porter une robe plus de deux fois… Now, I could’nt, could I ? Alors, j’en ai fait de l’argent… tout de suite… J’ai déjà même touché sur les robes de ! a saison prochaine… Mary est très bonne… mais elle ne peut faire plus. Je vous dis que je suis dans la dernière des misères, la reine des paupers (mendiants), ajouta-t-elle en riant de toutes ses dents éclatantes. Je suis cassée. Vous n’aurez pas le cœur, Rudy, de quitter une petite femme aussi misérable !…

Et, câline comme une chatte d’appartement, cette lionne me mettait ses petites pattes redoutables sur la bouche pour m’empêcher de répondre, me baisait les paupières, me frôlait de toute sa chair odorante.

Du coin de sa serviette trempée dans le champagne, elle chassait encore l’image de l’autre et c’était moi, bien moi, qui roulais, pantelant, sur sa gorge d’airain brûlant. Inutile de dire que les jeux les plus sérieux succédèrent à ces menues tendresses.

Le cerveau vide, anéanti, je gisais entre ses bras comme une bête morte. Elle put croire que je dormais. Mensonge ! Entre mes cils mi-clos, je l’observais. Elle avait à nouveau ce regard dur,