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ROULETABILLE CHEZ KRUPP

Toujours !… »

Et Nicole sourit à Rouletabille…

Alors, tout à coup, le jeune homme devint d’une pâleur de cire et quitta Nicole. Il dut se détourner pour cacher son trouble visible, car il venait de s’apercevoir que le général von Berg les regardait attentivement tous les deux.

Il évita le général, car, peut-être, dans ce moment-là, le reporter eût-il été dans l’impossibilité de prononcer un mot.

Ses pas hésitants à travers la cohue en liesse cherchaient Vladimir, et quand il fut à nouveau près du Slave, c’est d’une voix si changée qu’il lui adressa la parole que Vladimir en fut tout de suite effrayé…

« Que se passe-t-il donc ?…

Écoute, Vladimir, écoute !… Pourquoi la princesse Botosani n’est-elle pas ici ?… Elle n’était donc pas invitée ?…

Mais si, elle était invitée !… »

Rouletabille ne put dissimuler un mouvement de joie et les couleurs lui revinrent.

« Oh ! mon Dieu ! fit-il… mon Dieu !… Est-ce bien possible, cela ?… Tu en es sûr, dis ? Tu es sûr de cela ?…

— De quoi ?

— De ce que tu me dis : que la princesse Botosani était invitée ?

— Mais absolument ! Non seulement elle me l’a dit, mais encore, j’ai vu la carte d’invitation !

— Dieu du ciel ! je reviens à la vie !… Qui est-ce qui s’est occupé des invitations ?

— Le général von Berg lui-même !…

— Merci ! merci ! tu ne sais pas le bien que tu me fais !

— Mais encore une fois, que se passe-t-il ?… ça avait l’air de si bien aller tout à l’heure. Je te regardais parler à Nicole. Elle te souriait comme si elle était aux anges !