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AU PIED DES ICONES


Moscou, 1er septembre.

— Nous avons vu le peuple russe. Nous sommes allés, pour le voir, jusqu’au cœur de l’empire. Nous avons vu ce peuple dans ses capitales et hors de ses villes, sur le seuil de ses isbas ou courbé sur les travaux de la terre. Mais nous l’avons vu surtout sur les degrés de marbre des chapelles, où sont érigées les icônes, et prosterné sur le pavé de fer des cathédrales. Il nous est apparu plein de misère, et de bonté, et de piété.

Le peuple, cette armée formidable de pauvres, est reconnaissant à ses maîtres de lui avoir bâti des palais merveilleux où s’entassent de fabuleuses richesses. Ces palais, qui sont des temples, sont bien à lui. Les portes lui en sont ouvertes dès l’aurore, et il y vient chercher la joie des yeux et du cœur. Il en emporte l’espérance. Les