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BEAUX MASQUES !

ont été remplacés par quelque chose que je vous dirai tout à l’heure et qui est une invention merveilleuse, bien parisienne, tout à fait adéquate au genre de distraction que les amateurs d’aventures subtiles viennent chercher au bal de l’Opéra.

Il y avait encore les cortèges, les processions, les défilés tumultueux, les surprises d’un programme exceptionnel et qui n’étaient que motifs à bousculades, à manifestations grossières, à désordres regrettables, à promiscuités vulgaires. Tout cela n’est plus. Ainsi, hier, un cortège artistique a frappé à la porte de l’Opéra. On ne la lui a point ouverte, et on a renvoyé tous ces jeunes gens à leurs quat-z-arts. Le bal a été ainsi laissé à lui-même. Aucun élément extérieur n’est venu le « dénaturer », et comme sa nature est l’intrigue, la mystérieuse intrigue, c’est étonnant combien l’on a intrigué.

J’ai eu des intrigues tout le temps. J’en ai bien eu dix, et elles ont toutes réussi. Il faut que je vous raconte cela. Ça m’évitera l’ennui de vous décrire, une fois de plus, le spectacle du grand escalier.

Je vous ai dit l’attitude si convenable des gens, la réserve des dominos, le silence des hommes, les promenades lentes autour des salles et dans les couloirs, et cet ennui factice qui était peint sur les visages et qui n’était, comme j’ai pu en juger par moi-même, que de la dissimulation d’intrigue !

Je sortais du foyer, et j’étais tout pensif, ayant