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L’« ORDRE »

grader par certaines compagnies, c’est encourir les pénalités les plus graves. »

Celui-ci, du 13 juillet 1880 : « Des scènes particulièrement fâcheuses, tant au domicile de l’avocat que sur la voie publique, à propos d’une querelle commencée dans une brasserie, méritent une peine disciplinaire sévère. »

Et ceci, n’est-ce point monstrueux ?

« Le conseil de l’ordre est compétent pour examiner et apprécier, au point de vue professionnel, les pièces et les documents officiellement produits contre un avocat dans une instance en séparation de corps, réciproquement formée par lui et par sa femme. »

Et, alors, je ne m’étonne plus quand un membre éminent du barreau vient me raconter l’histoire de cet avocat qui apprend que sa femme le trompe avec un confrère.

Que pensez-vous qu’il ait fait ? Il a châtié les « délinquants » ? Il a appelé son heureux rival sur le terrain ? Il l’a traduit en justice ? Il a demandé le divorce ? Il a renvoyé sa femme chez sa mère ?

Point. Il a conservé sa femme près de lui, comme c’était son droit, mais il s’est plaint au conseil de l’ordre, comme il l’a cru de son devoir. Parfaitement, les choses se sont passées ainsi, et ce n’est point la première plainte de cette sorte.

On a fait venir le délinquant ; il a comparu devant ces messieurs du conseil. On lui a fait