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LEURS MOTS DE LA FIN


J’ai vu les grands anarchistes, ceux dont la propagande par le fait a jeté la terreur dans la cité et dans l’État. J’ai vu Ravachol, Vaillant, Émile Henry, Léauthier, Caserio. Je n’ai point vu Lucheni. Les correspondances qui nous arrivent de Genève ne me font rien regretter. La psychologie de l’assassin de l’impératrice d’Autriche apparaît des moins compliquées et d’un intérêt médiocre. Il en fut ainsi, du reste, de Caserio, et, décidément, l’état d’âme des anarchistes italiens est d’une étude beaucoup plus sommaire et moins palpitante que celle de nos anarchistes nationaux. N’en soyons pas trop fiers. Le cabotinage domine chez les révolutionnaires transalpins, et la joie d’occuper l’attention du monde prime tout autre mobile dans le crime. Ce sont des enfants quasi-inconscients à côté des Ravachol et des Henry, qui nous arrivaient en cour d’assises avec des proclamations et des professions de foi suscep-