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Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/305

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EN ROUTE !

cement d’une manette. Nous écoutons le grondement lointain déjà, le mugissement menaçant de toutes ces bêtes, prêtes à bondir.

Et, soudain, elles bondissent, elles passent, elles s’évanouissent. À trente secondes d’intervalle, elles se ruent vers Ozouer, où monte maintenant un nuage immense de poussière, comme si l’on venait d’y allumer un incendie ; à peine a-t-on le temps d’apercevoir, courbé sur la roue directrice, — comme un marin faisant face à la rafale est courbé sur la roue du gouvernail, — l’homme qui mène cet éclair. Ils sont loin maintenant. Ils devront faire face à la rafale jusqu’au bout, jusqu’au bout de leur Tour de France. Cette rafale ne les quittera pas. Ils la créent pour vous, pour moi peut-être, pour que je sache un jour ce que c’est qu’un carburateur, et que je puisse goûter au charme et à l’individualité d’un voyage pas trop cher, en automobile. Ces fous qui vont si vite sont de braves gens. Pourvu qu’ils n’écrasent personne !