Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
325
UNE MESSE CHEZ BOUDDHA

Ce un n’est autre que le tsanit khanbolama Agenau Dordgi, ayant le titre scientifique de lharamba (docteur en théologie) Mongol-Bouriate de Transbaïkalie, attaché à la personne du dalaï-lama de Lhâsa. Il ne faut pas croire que c’est un petit prêtre de rien du tout. C’est au contraire, un grand personnage, d’une puissance considérable en son pays, ex-précepteur du grand-lama, ce prêtre des prêtres thibétains qui vit renfermé dans un couvent dont l’approche est défendue sous peine de mort. Il fallut des ambassadeurs et mille salamalecs diplomatiques pour que le prince Henri d’Orléans pût en approcher de quinze kilomètres. Il en aperçut, de loin en loin, les tours, et on le pria poliment de s’en retourner dans son pays.

Pour en revenir aux cérémonies bouddhiques thibétaines, nous disons donc qu’elles sont très somptueuses, qu’elles exigent de nombreux accessoires et de multiples officiants, des chœurs de musique et de chant. Comme ceci nous fait défaut, le khanbolama nous a promis de nous envoyer, aussitôt rentré chez lui, tout au moins les ustensiles sacrés qui sont absents du musée Guimet. En attendant, il nous a fait assister, hier, à une cérémonie simple et curieuse, sorte d’invocation à Çakia-Mouni et à tous les bouddhas afin qu’ils inspirent à tous les êtres vivants l’amour du prochain et la miséricorde.

L’autel qui est devant nous est orienté de telle sorte que les images des bouddhas qu’il supporte