fanterie coloniale, avait quitté Toulon à cette époque, pour le Tonkin ! Comment douter que ce fût lui ? En tout cas, j’avais toutes les raisons naturelles possibles pour aller frapper à sa porte et, pas plus tard que ce soir même, qui était le fameux soir, anniversaire où il attendait ses amis, j’étais décidé à aller lui serrer la main.
» En rentrant au Mourillon j’aperçus devant moi, dans le chemin creux qui conduisait à la villa Makoko, la silhouette de ma voisine. Je n’hésitai pas, je hâtai le pas et la saluai :
» — Madame, lui dis-je, j’ai l’honneur de parler à madame la capitaine Gérard Beauvisage ?
» Elle rougit et voulut passer son chemin sans répondre.
» — Madame, insistai-je, je suis votre voisin, le capitaine Michel Alban…
» — Ah ! fit-elle aussitôt, excusez-moi, monsieur… Le capitaine Michel Alban… Mon mari m’a beaucoup parlé de vous.
» Elle paraissait horriblement gênée et, dans ce désarroi, elle était plus belle